Building up stories. Sur l’action urbanistique à l’heure de la société du spectacle intégré

Le storytelling en urbanisme: Laurent Matthey, Docteur en géographie, cerne cette innovation concomitante de la fin de ce que l’on a appelé les grands récits. Il décrit – en caméra subjective – cette transformation de l’action urbaine qui intervient à l’heure du spectaculaire intégré.

Le récit d’urbanisme, tel que le définissait Secchi dans les années 1980, à savoir une rhétorique progressiste et émancipatoire associées aux transformations de la ville, fait place à une simple la mise en intrigue des projets urbains : une narration de la ville à venir.

Cette transformation de l’action urbaine s’articule à de nouvelles conditions d’exercice du métier d’urbaniste. Les faiseurs de ville étant désormais appelés à être des techniciens de la planification, des producteurs de sens, des animateurs de processus participatifs, des communicateurs d’intentions, des médiateurs culturels. Cette transformation de l’action urbaine est par ailleurs traversée par l’émergence d’un nouveau mode de gouvernance urbaine (la new public governance).

Enfin, cette transformation de l’action urbaine est annonciatrice d’un urbanisme spectaculaire au sens de Debord. Un urbanisme qui, à défaut de produire de la matière territoriale, travaille à la diffusion d’images et de discours: l’action se transformant en sa représentation.